Culte du 22 mars 2020 - Lauriane Cronfalt

Bonjour à chacune et à chacun,
Comme nous ne pouvons pas nous retrouver pour partager un temps de culte, nous vous proposons de prendre un temps de recueillement et de prière seul(e) ou avec votre entourage de confinement. 
Le confinement nous fait sans doute oublier notre calendrier liturgique qui nous invite en ce temps de Carême, à la suite de Jésus, dans la (re)découverte de son ministère et de son enseignement. 
Que ce temps de partage et de méditation soit pour tous l’opportunité de vivre ce confinement dans un cheminement intérieur qui nous conduit vers Pâques et son message de Vie ! Car même dans les circonstances actuelles, c’est encore et toujours un message d’actualité. 


Cantique d’ouverture : 
*C’est vers toi que je me tourne : https://www.youtube.com/watch?v=pc9hrs6HCN4&list=PLbn

LOUANGE – Psaume 121 (NBS)
1 Chant pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes. D’où me viendra le secours ?
2 Le secours me vient du SEIGNEUR, qui fait le ciel et la terre.
3 Il ne te laissera pas vaciller sur tes jambes ; celui qui te garde ne sommeille pas.
4 Non, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël.
5 C’est le SEIGNEUR qui te garde, le SEIGNEUR est ton ombre à ta droite.
6 Le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit.
7 Le SEIGNEUR te gardera de tout mal, il gardera ta vie ;
8 le SEIGNEUR te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras, dès maintenant et pour toujours.
Qu’il est parfois difficile Seigneur, de trouver la force de te dire merci lorsque nous traversons l’épreuve. 
Qu’il peut être difficile de voir ta présence dans l’injustice de ce que notre monde traverse. 
Qu’il semble impossible à cerner, le mystère de ta puissance. 

Et pourtant nous sommes réunis autour de ta parole qui nous fait espérer un peu de lumière, de clarté, de chaleur alors que nous nous retrouvons isolés les uns des autres, avec l’impossibilité de nous réunir pour célébrer ton culte.


Nous te demandons d’être au milieu de nous et de fortifier toujours plus la communion qui demeure en nos cœurs et qui nous rassemble en ton nom malgré la distance.
Amen



Cantiques pour la louange :


Lecture 1 : 1 Samuel 16 : 1-13 (NBS)
1 Le SEIGNEUR dit à Samuel : Jusqu’à quand pleureras–tu sur Saül ? Moi, je l’ai rejeté : il ne sera plus roi sur Israël. Remplis ta corne d’huile et va. Je t’envoie chez Jessé, le Barthélemite, car j’ai vu mon roi parmi ses fils.
2 Samuel dit : Comment irais–je ? Saül l’apprendra et il me tuera. Le SEIGNEUR dit : Tu emmèneras avec toi une génisse et tu diras : « Je viens offrir un sacrifice au SEIGNEUR . »
3 Tu inviteras Jessé au sacrifice ; je te ferai savoir moi–même ce que tu dois faire, et tu conféreras pour moi l’onction à qui je te dirai.
4 Samuel fit ce que le SEIGNEUR avait dit ; il se rendit à Beth–Léhem. Les anciens de la ville vinrent en tremblant à sa rencontre et lui dirent : Bienvenue !
5 Il répondit : Bonjour ! Je viens pour offrir un sacrifice au SEIGNEUR . Consacrez–vous et venez avec moi au sacrifice. Il consacra aussi Jessé et ses fils et les invita au sacrifice.
6 Lorsqu’ils arrivèrent, il se dit, en voyant Eliab : À coup sûr, le SEIGNEUR a devant lui l’homme de son onction !
7 Mais le SEIGNEUR dit à Samuel : Ne prête pas attention à son apparence et à sa haute taille, car je l’ai rejeté. Il ne s’agit pas de ce que l’homme voit ; l’homme voit ce qui frappe les yeux, mais le SEIGNEUR voit au cœur.
8 Jessé appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Samuel dit : Le SEIGNEUR n’a pas non plus choisi celui–ci.
9 Jessé fit passer Shamma, et Samuel dit : Le SEIGNEUR n’a pas non plus choisi celui–ci.
10 Jessé fit passer sept de ses fils devant Samuel, et Samuel dit à Jessé : Le SEIGNEURn’a choisi aucun d’eux.
11 Puis Samuel dit à Jessé : N’y a–t–il plus d’autres jeunes gens ? Et il répondit : Il reste encore le petit, mais il fait paître le troupeau. Alors Samuel dit à Jessé : Envoie quelqu’un le chercher, car nous ne nous installerons pas avant qu’il soit arrivé ici.
12 Jessé l’envoya chercher. Or il était roux, il avait de beaux yeux et une belle apparence. Le SEIGNEUR dit à Samuel : Confère–lui l’onction, c’est lui !
13 Samuel prit la corne d’huile et lui conféra l’onction parmi ses frères. À partir de ce jour–là, le souffle du SEIGNEUR s’empara de David. Quant à Samuel, il s’en alla à Rama.

Lecture 2 : Jean 9 : 1-41  -  pour ceux qui le veulent, voici une vidéo du récit : https://www.youtube.com/watch?v=E8tgdh3R1sE
PROPOSITION DE REFLEXION ET DE PARTAGE :
Avant de partager avec vous quelques remarques sur ces textes, je vous propose de vous interroger sur :
*la situation. Quelles remarques pouvez-vous faire sur chacune des situations données ?  
N’hésitez pas à partager ce qui vous semble positif, ce qui vous surprend et ce qui vous choque.

*la place de Dieu/ Jésus dans ces récits.
-Texte de Samuel : Vers qui va le choix de Dieu ? pourquoi selon vous ?
-Texte de Jean : Quelle est l’attitude de Jésus ? Que vient-elle provoquer en vous (Joie, confiance, peur, surprise, tristesse, ennui, dégout, colère) ? pourquoi ?
Son attitude diffère-t-elle des autres ? si oui, en quoi ?
Qu’est-ce que cela vient nous dire de Dieu ? de Jésus ?
Quel(s) message(s) pouvons-nous en tirer aujourd’hui pour nous ?

MEDITATION

Quand est venu pour moi le moment de penser aux textes que je vous propose de méditer ce dimanche, je me suis demandée quel message de circonstance j’allais bien pouvoir partager avec vous.  Dans les moments de crise, il m’arrive souvent d’avoir envie de dire et de faire pleins de choses. Je ressens même le besoin d’agir et de me dire que je peux participer à faire changer les choses. Peut-être est-ce pareil pour vous.

Et pourtant, ce ne sont pas nos propres mots qui nous réunissent mais bien cette parole de Dieu qui vient nourrir lorsque nous avons faim, qui vient rassurer et vivifier lorsque nous sommes fatigués et inquiets. 
C’est pourquoi je vous proposerai de nous unir à bon nombre de chrétiens dans la méditation des textes du jour.

I.                    UN REGARD
Dans ces textes, deux histoires nous sont racontées : l’onction d’un nouveau roi, et la guérison d’un aveugle de naissance. Et malgré la différence évidente de ces deux récits, nous pouvons remarquer qu’un point commun les réunis : les deux personnages mis à l’honneur n’ont rien des normes glorieuses que l’on pourrait attendre : un roi berger et un malade condamné !
Deux êtres invisibles pour la société de leur époque. David est un berger courageux mais qui n’a rien d’un guerrier fort et puissant. Et cet homme que l’on ne connait que par le handicap qui le touche : cet « aveugle de naissance » est perçu par ses coreligionnaires comme payant le prix de sa faute.

Ces deux personnes n’ont rien demandé et pourtant ils ont tous les deux attiré le regard de Dieu. David est le plus jeune et le plus délicat de sa famille et pourtant Dieu voit quelque chose qui lui permet de le choisir et de mettre en lui sa confiance pour guider son peuple.
L’aveugle-né est rejeté et condamné de toute part pour son handicap. Paraîtrait-il que c’est  une punition de Dieu interrogent les disciples. Et pourtant Jésus prend le temps de donner un geste, une parole à cet homme. Il ne l’infantilise pas. Il l’appelle à avoir foi. Il l’appelle à cheminer avec lui dans la confiance qu’il pourra atteindre le lavoir, qu’il pourra s’y laver et vivre la guérison de Jésus.


Cet élan de Dieu, de Christ me touche particulièrement.
Il voit avec des yeux différents des nôtres.
La force, la fortune et la bonne santé ne sont pas des critères pour lui.

Il regarde au cœur. Il voit ce jeune homme prêt à tout pour assumer au mieux la tâche qui lui est confiée. Il voit cet enfant qui aime et qui prend soin.
Il voit cet homme capable de tant de confiance qu’il va au lavoir se laver en espérant la guérison.
Il voit cet homme capable de croire en ce qu’il n’a jamais connu et prêt à partager ce qu’il a vécu avec d’autres, prêt à apprécier et à reconnaitre le geste qui a été fait en sa faveur, prêt à confesser à tous sa foi.

Oui, ce qui me touche, c’est que ces textes n’annoncent pas une sélection naturelle avec Dieu. Il ne sépare pas les plus combatifs des plus vulnérables. Il vient adresser un geste, une parole. Il vient reconnaitre et donner une chance à chacun de trouver sa place.
Il ne va pas non plus condamner ceux qui tentent de le piéger.
Il manifeste une réelle bienveillance. Un réel intérêt pour chacun. 
Et c’est pourquoi, il enseigne encore et encore ceux qui s’approchent, ceux qui le suivent, ceux qui l’interrogent, peu importe leurs origines et leurs intentions.


II.                 UN GESTE
D’autre part, en touchant les yeux de l’aveugle, Jésus pose un geste salvateur : il vient effacer la honte, l’opprobre de cet homme. Il vient effacer toute la culpabilité posée sur lui et sur sa famille. 
Il vient lui apporter une reconnaissance nouvelle : celle d’être humain. 
Et ce n’est pas tout, Jésus va l’envoyer. Il va lui demander quelque chose. Il va lui faire confiance et le responsabiliser : Il va l’envoyer au lavoir, lui qui ne voit rien.
Qui n’aurait pas été tenté de conduire l’aveugle directement au bassin ?  Eh bien, pas Jésus.
Jésus montre sa confiance. Il sait que l’homme en est capable, il sait qu’il doit le faire. 
C’est son chemin, son chemin de foi peut être même.


Ce geste de Jésus est donc à la fois très symbolique et très concret. 
Symbolique en ce que nous venons de dire. Ce geste vient symboliser la réparation, la guérison de l’organe condamné mais il vient aussi mettre de l’humain là où il n’y en a plus.
Il vient toucher l’intouchable. Il vient porter un regard et une parole sur ce qui est tabou. 
Par ce geste, il vient faire tomber toutes les barrières de nos préjugés. 
Celui qui est aveugle voit ! 
Plus dur encore à croire :  ceux qui voient et disent voir sont aveugles.

Ce geste vient nous appeler à sortir de nos idées toutes faites et parfois si faciles.
Nous pensons parfois savoir, avoir la vérité « VRAIE » et pourtant nous dit Jésus c’est souvent dans ces moments-là que nous marchons à l’aveugle, que nous nous trompons, que nous nous fourvoyons.

Trop souvent, nous agissons comme ces gens qui condamnent sans réellement savoir, comme ces gens qui savent et puis c’est tout ! Et pourtant, l’enseignement de Jésus dans ces deux textes et bien de nous (r)éveiller et de nous appeler à sortir de nos carcans.  
Qu’aurait fait Samuel s’il avait écouté sa propre intuition ? Il n’aurait certainement pas désigné David comme futur roi. Il en serait resté à prendre la taille des muscles de ces messieurs. 
Facile à dire quand on connait la fin de l’histoire et pourtant nous agissons souvent comme ça : à juger les apparences, à juger tout simplement même.

Juger l’aveugle trop faible
Juger David trop gringalet
Juger Jésus trop dissident comme ces docteurs de la loi

III.              UN APPEL POUR NOUS
J’ai trouvé ces textes vraiment intéressants pour nous dans le contexte que nous traversons.
Alors que le CoVid-19 nous inquiète tous, savoir que Dieu veille sur chacun est un véritable encouragement à rester solidaire, savoir que son regard va bien au-delà du nôtre est une source d’inspiration, savoir que nous ne sommes pas seul, et que lorsque nous doutons, l’autre est un soutien (même à distance), savoir que Dieu nous accompagne à trouver notre place est une promesse pour aujourd’hui mais aussi demain.
La crise que nous vivons en ce moment est difficile mais elle peut devenir pour nous l’occasion d’apprendre de nos erreurs, de redécouvrir cet élan de solidarité dont nous sommes capables, d’offrir un contact sans jugement et proposer de grandir ensemble dans notre recherche commune de sens. 
Amen

Cantique :
*Confie à Dieu ta route : https://www.youtube.com/watch?v=1cYyQiTKGtI
*Bénis Dieu, o mon âme : https://www.youtube.com/watch?v=Tv0XUpXSq-I

INTERCESSION – d’après une prière partagée par Magali Carlier / Facebook #linstantcommunion
Au-delà de nos faiblesses, au-delà de nos doutes, au-delà de nos oublis, tu es grand, Seigneur
Dans ces moments de trouble et d’inquiétude, donne-nous de placer notre confiance en Toi et d’être toujours assurés de Ton amour. Nous nous souvenons que Tu nous as aimés le premier et qu’ainsi Tu nous conduis à la vie, la vie en abondance. C’est vrai, tu n’oublies aucun d’entre nous.

Au-delà de nos luttes, au-delà de nos révoltes, au-delà de nos refus, tu es grand, Seigneur
Nous te prions pour ceux qui luttent face à la maladie, face à la fièvre et l’étouffement, face à toute maladie actuellement.
Nous te prions pour ceux qui ont tant lutté pour avoir les moyens nécessaires afin de soigner et guérir.
Nous te confions aujourd’hui particulièrement les équipes soignantes et l’ensemble des infirmiers à domicile.
Nous te prions pour ceux qui refusent de prendre au sérieux cette pandémie et d’obéir aux exigences sanitaires que celle-ci nous impose. Nous espérons qu’ils changent leur regard sur la situation actuelle et qu’ils modifient leur comportement.

Au-delà de nos faims et de nos soifs, au-delà de nos élans, au-delà de nos désirs, tu es grand, Seigneur
Nous te prions pour ceux qui ont peur de manquer
Peur de manquer de nourriture bien sûr, mais aussi et peut-être surtout de liberté
Nous te prions particulièrement pour ceux qui sont seuls et dont la solitude grandit dans ces circonstances et pèse plus lourd. 
Nous te prions pour ceux qui sont éloignés de leurs familles.
Nous te prions pour ceux qui n’ont pas de chez eux où se confiner, où se réfugier.
Nous te prions pour ceux qui ne vont pas bien psychologiquement et pour qui c’est difficile de penser à d’autres qu’eux-mêmes. Et nous te prions pour ceux qui prennent soin d’eux, qui s’occupent d’eux, qui les accompagnent et les aident.

Au-delà de nos échecs, au-delà de nos questions, au-delà de nos angoisses, tu es grand, Seigneur
Nous te prions aussi pour ceux qui vivent au quotidien et parfois depuis des années avec une pathologie chronique, ce qui fait d’elles et eux des personnes particulièrement fragiles. Nous te prions pour elles et eux, et pour leurs proches, en particulier ceux qui sont leurs aidants.
Nous te confions celles et ceux qui font face en même temps au télétravail et à la déscolarisation de leurs enfants.
Nous te prions pour ces familles qui sont amenées à vivre 24h/24 dans le même espace, parfois un espace trop petit, parfois dans des relations compliquées
Nous te confions aussi tous ceux qui continuent à aller travailler ; nous pensons particulièrement aux commerçants des marchés, aux employés des grandes surfaces, de la Poste, des différents services publics.

Au-delà de nos forces, au-delà de notre foi, au-delà de notre amour, tu es grand, Seigneur
C’est Toi qui nous fortifies, c’est Toi qui nourris notre foi, c’est Toi qui nous donnes l’amour qui nous construit.
Nous te rendons grâce au sujet de ceux qui prennent soin, qui font attention aux autres.
Nous te confions tous les soignants : médecins, infirmiers, auxiliaires de vie, aides-soignants mais aussi leurs familles.
Nous te rendons grâce au sujet de ceux qui sont patients et de ceux qui sont pleins d’espérance. Car c’est de Toi que viennent la patience et l’espérance.
Dans tes délivrances, dans tes consolations, dans ton pardon, Seigneur, tu es grand
Nous te rendons grâce parce que Tu es le secours de tous ceux qui pleurent, de tous ceux qui souffrent, de tous ceux qui se sentent démunis, de tous ceux qui ont peur.
Amen

Cantique pour prier le Notre père :
*Que l’esprit de vérité : https://www.youtube.com/watch?v=jNsu4FXsXN4

Que chacun puisse vivre ce temps de confinement paisiblement dans la confiance.
Confions nos doutes et nos inquiétudes à Christ.
Christ nous appelle, il nous fait confiance.  
Il sait ce que nous avons notre route à parcourir et il décide de nous y accompagner.
Par ce geste, il nous responsabilise et nous exprime tout son amour.
Alors soyons en paix et prenons courage, Christ est avec nous dans tout ce que nous vivons.

Cantique :

Un bon dimanche à tous et prenez bien soin de vous.
Très fraternellement,


PS: Ce dimanche aurait dû se tenir l'AG de notre association cultuelle, nous vous rappelons son report à une date ultérieure que nous vous communiquerons.

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