Lettre de Nouvelles n°12 - 28 avril 2020


Bonjour à toutes et à tous.

Depuis le début de ce confinement, de cette crise, nous sommes coupés les uns des autres. Même si nous prenons des nouvelles, si nous restons en contact, il s’agit de notre cercle assez proche et donc des réalités de vie nous restent totalement inconnues. 
Autour de moi, dans ma famille, mes amis, et vous, paroissiens de Savoie, la grande majorité estime vivre ce confinement de façon privilégiée : pas de baisse de revenus, pas de malades ou de morts à déplorer au plus proche… Juste le constat qu’il est nécessaire d’attendre. 
Depuis plusieurs années, je ne regarde plus les programmes télé et encore moins les journaux télévisés, c’est donc dans des articles que je découvre la réalité de certains actuellement. Bien évidemment, nous savons la surcharge de travail du personnel soignant et le manque de moyens auquel ils sont confrontés. Bien évidemment, nous saluons celles et ceux qui oeuvrent dans les magasins alimentaires, dans les services de livraison… Mais il y a aussi ceux qui, loin d’être surmenés, sont au chômage complet, partiel et dont les revenus se réduisent à peau de chagrin… l’explosion des colis alimentaires en est une des conséquences.

Aujourd’hui, je dois l’avouer, j’ai parfois des scrupules à vivre mon confinement si bien. Son annonce en mars a été pour moi une bouffée d’air. J’avais l’impression de ne plus toucher terre, de courir tout le temps entre les activités des enfants, la vie de l’Eglise locale et régionale. Peu de temps avant l’annonce du confinement j’avais justement confié à un ami qui se plaignait de rentrer du travail et de se retrouver seul, démuni chez lui le soir, que je n’aspirais qu’à une chose : me retrouver le soir chez moi, sans enfants, sans réunion, sans activité sportive. Juste rentrer et ne rien avoir à faire.
Je ne veux en aucun cas dire que cette crise est pour moi une bénédiction car il y a des morts, des malades, des personnes qui souffrent de la situation et ce serait corrompre le terme que de l’utiliser dans cette situation. Mais je saisis le temps qui m’est donné. Bien évidemment, je ne peux me satisfaire de la situation qui pose mon incapacité à aider les autres. Mais je ne peux me résoudre à prendre un air contrit comme si, par solidarité avec toutes les misères actuelles, je devais montrer que je les portais sur mes épaules. Je ne sais pas faire ça. Je « sais » consoler, je « sais » prier, je « sais » écouter, mais je ne sais pas faire semblant.

Et tout comme dans l’Evangile de Matthieu, j’ai du mal avec ceux qui font semblant ou jouent la comédie : 
16Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme les hypocrites ; ils arborent un visage défait pour montrer aux gens qu'ils jeûnent. Amen, je vous le dis, ils tiennent là leur récompense. 17Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, 18afin de ne pas montrer que tu jeûnes aux gens, mais à ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit, là, dans le secret, te le rendra. - Matthieu 6, 16-18

Comme beaucoup d’entre vous me l’ont dit au téléphone : nous n’avons pas le choix ! Et comme je l’ai dit dans ma dernière lettre de nouvelles : il faut faire de ce non choix notre choix, l’intégrer pour le vivre au mieux.
Nous avons aussi le choix de vivre ce confinement en mettant nos dons à l’oeuvre : qui de coudre des masques, qui d’être à l’écoute, qui d’apporter un peu de joie, qui de jouer de la musique pour ses voisins, qui d’aller faire des courses pour des plus âgés ou des plus démunis… et toute autre initiative qui peut mettre du baume au coeur.

Il y a tellement d’intentions de prières qu’il est inévitable d’oublier l’un ou l’autre. Alors, aujourd’hui, je vous invite à prier pour vos proches, vos familles, vos amis, peut-être même de prier pour une personne avec laquelle vous vous êtes brouillés, de prier pour la réconciliation, de prier pour que le lien ne soit pas rompu à jamais… et peut-être d’accompagner votre prière d’un geste concret de réconciliation!

Cantiques proposés :

Vous pouvez nous contacter pour vous-même ou pour d’autres que vous savez intéressés aux coordonnées suivantes :
lcronfalt@gmail.com - 0688746783

Nous vous ferons parvenir des lettres de nouvelles régulièrement, n’hésitez pas à nous dire si vous préférez ne pas les recevoir.

Prenez soin de vous,
Très fraternellement à tous,

Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ; 

mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13

Posts les plus consultés de ce blog

Culte du 15 mai 2022 - Aimer comme - Liturgie Lauriane Cronfalt / Prédication Nicole Roulland-Rupp

Culte du 3 avril 2022 - LCronfalt