Lettre de nouvelles n°20 - 26 mai 2020

Bonjour à toutes et à tous.

Nous avons quelque peu été pris de cours samedi dernier lorsque le gouvernement a annoncé la levée des interdictions de cultes. Si certains ont poussé des hourra, tout à leur joie de pouvoir enfin retourner dans des édifices religieux, nous avons aussi été nombreux à nous interroger sur les protocoles à mettre en place pour que les cérémonies aient lieu dans le respect des règles sanitaires. Certes le protocole proposé par la Fédération Protestante de France ne fait pas 63 pages comme celui des écoles élémentaires, mais sa mise en pratique est laborieuse… et autant dire que nous n’avons aucunement le droit à l’erreur ! C’est pourquoi le Conseil Presbytéral (réuni, par la voie des ondes, lundi 25 mai) a décidé de ne pas rouvrir tout de suite les temples. Ce n’est pas pour autant qu’aucun culte ne pourra être célébré. Si les uns ou les autres souhaitent organiser des cultes dans leur jardin, avec quelques voisins ou paroissiens, tout en ayant en tête, toujours et encore, le respect des règles sanitaires (port du masque, distance…), cela est tout à fait possible : avec ou sans pasteur - les cultes seront toujours envoyés et disponibles pour être utilisés en plein air!

Le plein air, j’y ai gouté cette semaine : en montagne et au bord du lac du Bourget. Les pieds dans la neige ou sur les galets, j’ai de nouveau pu expérimenter cette sensation de grandeur, de plénitude que j’ai souvent quand je circule sur les routes de notre belle Savoie. Cette envie de chanter : « Grandes et merveilleuses sont toutes tes oeuvres! », ou encore « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours »… j’ai appris ces cantiques quand j’habitais encore à Paris, je n’en ai vraiment saisi la profondeur qu’en arrivant ici !

Quand je parle de plénitude, je pourrais également dire : béatitude - cette sensation de bonheur qui rempli chaque parcelle du corps et qui nous fait dire que vraiment, on n’a besoin de rien d’autre. C’est peut-être ça qui m’a fait tenir durant le confinement : voir ces montagnes de la fenêtre, toujours présentes au poste, de véritables rocs! Et au-delà de ces montagnes, la présence de Dieu dans cette création, et dans la petite création que je suis et de me dire, voila, ça me suffit!

Dans sa 1ère lettre à Timothée, Paul fait la critique de la richesse orgueilleuse, de l’amour de l’argent et glorifie la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance et la douceur. 

9Mais ceux qui sont décidés à devenir riches tombent dans l'épreuve, dans un piège et dans beaucoup de désirs stupides et pernicieux, qui plongent les gens dans la destruction et la perdition. 10Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s'y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments. - 1 Timothée 6, 9-10

Nous connaissons tous le proverbe : « l’argent ne fait pas le bonheur »… et son complément : « mais il y contribue ». Et peut-être encore cette autre formulation de Jules Renard : « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le! ». L’argent est nécessaire pour vivre dans nos sociétés, même si certains ont réussi à développer des vies de trocs et d’auto-suffisance, ils sont encore marginaux. Mais l’argent n’est pas un but en soi. Il permet certes de vivre, mais la vie entière ne peut être tournée vers lui. Paul dit qu’à cause de l’amour de l’argent certains se sont égarés loin de la foi, mais j’ai envie de dire que par cet amour, certains se sont égarés loin d’eux-mêmes et ont perdu toute valeur d’humanité.

Comment l’Homme a-t-il se pervertir autant l’esprit pour en arriver à passer à côté de l’essentiel? Comment l’Homme, qui n’a finalement pas besoin de grand chose pour vivre, est devenu un accro de la consommation et de la possession? Comment l’Homme s’est-il à ce point fait avoir par autant de bonimenteurs aux belles promesses de bonheur, de joie, d’amour… par l’avoir. Et surtout : pourquoi l’Homme ne se rend-il pas compte qu’on lui a menti ! Parce qu’il doit bien s’en rendre compte : il a beau courir après l’argent, la belle maison, la belle voiture, les beaux habits… il n’est pas plus heureux. Où est la plénitude? Où est la béatitude?

Paul ne rejette pas la richesse, mais la façon de l’appréhender et de l’utiliser. Tournée vers les autres, elle est une belle oeuvre ; égoïste et orgueilleuse, elle est destructrice. 

Et Paul nous enjoint à nous saisir de la vraie vie. Une vie simple et vraie, sans calcul et sans baratin, sans soupçons et sans disputes, sans tourments et sans désirs stupides. Une vie de foi, de simplicité de coeur… les pieds dans la neige ou sur les galets, la tête dans la montagne ou au bord du lac… avec des amis ou de la famille… mais à au moins 1 mètre de distance !

Cantiques proposés :

• Psaume 24 / La terre au Seigneur appartient - https://youtu.be/io1vrrteEao   
• Oui je le crois - https://youtu.be/wH3E3OEaeYc   
• Le Seigneur est mon berger - https://youtu.be/EI6c_DB-vSg 

Vous pouvez nous contacter pour vous-même ou pour d’autres que vous savez intéressés aux coordonnées suivantes :

pasteur.roullandrupp@orange.fr - 0667885833

lcronfalt@gmail.com - 0688746783

Prenez soin de vous,

Très fraternellement à tous,

Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ; 

mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13