Lettre de nouvelles n°22 - 2 juin 2020


Bonjour à toutes et à tous.

2 juin - une nouvelle phase de déconfinement s’ouvre. D’ailleurs je vous écris cette lettre d’une table de café dans le centre de Chambéry, où la vie reprend petit à petit.
Mais parfois on peut s’interroger sur la façon dont la vie reprend : peut-être avez-vous été choqués tout comme moi de ces images de pelouses ou de berges jonchées de déchets après le passage de déconfinés ayant oublié quelques règles de savoir vivre. J’ai été particulièrement touchée par les photos de l’esplanade des Invalides puisque petite j’y passais tous les jours pour aller à l’école… quel carnage!

Alors que chacun a été tout de même responsable et consciencieux durant les 2 mois de confinement, nous pouvons avoir l’impression que les interdictions levées, c’est un grand n’importe quoi irresponsable qui s’installe : les déchets qui trainent partout, les masques et gants jetés dans les rues, les accidents de la route qui repartent à la hausse. Et on attend de la police que tout cela soit verbalisé, nous déresponsabilisant en même temps de notre devoir « d’admonestation » de peur de passer pour un délateur. D’ailleurs on nous l’a bien répété durant le confinement : « les dénonciations pour non respect du confinement font penser aux sombres heures de notre histoire »… Je crois qu’il faut savoir raison garder et comparer ce qui est comparable. Et si dénonciation il y a eu, c’est que la communication n’est plus au rendez-vous dans notre société, peut-être et même certainement par peur de l’autre, voire par jugement hâtif de ceux qui nous « nuisent ». Peur aussi de passer pour le râleur de service. Conclusion, soit nous nous soumettons aux incivilités, à l’irrespect en courbant l’échine et en attendant que ça passe… si ça passe, soit nous appelons les forces de l’ordre.

Quand je râle en voiture (oui, oui, cela m’arrive, un peu trop souvent même!), ma grande fille me dit toujours : mais peut-être qu’il a eu une bonne raison d’agir comme ça. Et nous discutons de la bonne raison qui pousse untel à griller une priorité, à ne pas mettre son clignotant ou à rouler sur la file du milieu sur l’autoroute… Parfois nous en trouvons… parfois nous constatons que le téléphone au volant n’est assurément pas une bonne raison !
Bien sûr, en voiture, nous ne pouvons pas discuter avec la personne qui commet une infraction… mais la plupart du temps, nous avons cette possibilité qui ouvre à la discussion, à la compréhension. Et cela m’a fait penser à la fameuse admonestation fraternelle évangélique :
15Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. 16Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. 17S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise ; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un non-Juif et un collecteur des taxes. - Matthieu 18, 15-17

Nous sommes tous en mesure de faire du tort à notre frère, à notre soeur, et nous sommes tous en mesure d’être victime du comportement de nos frères et soeurs. Mais si on pouvait en discuter directement, calmement, sereinement plutôt que de vouer l’autre aux gémonies.
Le processus présenté par l’Evangile est progressif et peut aboutir à une rupture nette de communication et de lien. Mais les étapes intermédiaires sont importantes et donne des chances au lien et à la prise de conscience.
Bien évidemment, il ne s’agit pas de faire la police mais bien d’interpeller l’autre sur son comportement déviant, de le responsabiliser dans sa relation aux autres et à la nature. Oui, parfois le mépris peut-être au rendez-vous et l’interpellation tomber à plat face à l’agressivité de l’autre. Le challenge se présente alors à nous : de pas répondre par la même agressivité, mais poser une parole de bénédiction sur la personne (oralement ou dans sa tête!) et formuler une prière d’amour pour cette personne, qui rappelons-nous n’est autre que notre frère ou notre soeur… un enfant de Dieu!

Je nous invite aujourd’hui à prier pour ceux qui nous énervent, ceux qui nous tapent sur le système, ceux qui nous ont fait du tort, tous ceux qu’à première vue, comme ça, on n’a pas envie d’aimer à cause de nos jugements, à cause des clichés intégrés par notre esprit. Prier pour eux, par pour que Dieu les change en fonction de nos attentes, mais pour les cibler de l’amour de Dieu… et pour que celui-ci nous aide à les aimer un peu plus. Car on le sait, un regard d’amour peut tout changer, changer l’autre… et nous changer!


Cantiques proposés :
Psaume 101 / Je viens chanter
Quel ami fidèle et tendre (ARC 604)
Parlez au coeur du monde

Vous pouvez nous contacter pour vous-même ou pour d’autres que vous savez intéressés aux coordonnées suivantes :
pasteur.roullandrupp@orange.fr - 0667885833
lcronfalt@gmail.com - 0688746783

Prenez soin de vous,
Très fraternellement à tous,

Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ;
mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13

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