Prédication du 15 mars - prévue à Chambéry avant la fermeture des lieux de culte

Invitation à la louange: Psaume 95

1 Poussons des cris de joie pour le SEIGNEUR ! Acclamons le Rocher de notre salut !
2 Allons au–devant de lui avec reconnaissance, avec des psaumes acclamons–le.
3 Car le SEIGNEUR (YHWH) est un grand Dieu, c’est un grand roi au–dessus de tous les dieux.
4 Il tient dans sa main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes lui appartiennent.
5 La mer lui appartient, c’est lui qui l’a faite ; la terre ferme aussi, ses mains l’ont façonnée.
6 Venez, prosternons–nous, courbons–nous, fléchissons le genou devant le SEIGNEUR qui nous fait.
7 Car il est notre Dieu, et nous sommes le peuple qu’il fait paître, le troupeau que sa main conduit. Si aujourd’hui vous l’écoutiez !
8 Ne vous obstinez pas comme à Meriba, comme au jour de Massa, dans le désert,
9 où vos pères m’ont provoqué en m’éprouvant, bien qu’ils aient vu mon action.
10 Pendant quarante ans, j’ai eu cette génération en dégoût et je dis : C’est un peuple dont le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies.
11 Aussi j’ai juré dans ma colère : En aucun cas ils n’entreront dans mon repos !

                          
Volonté de Dieu: Psaume 15
1 Psaume. De David. SEIGNEUR, qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera dans ta montagne sacrée ?
2 Celui qui suit la voie de l’intégrité, qui pratique la justice et qui parle loyalement, de tout cœur.
3 Il n’utilise pas sa langue pour calomnier, il ne fait pas de mal à son prochain et il n’outrage pas ses proches.
4 Il repousse celui qui est méprisable à ses yeux, mais il honore ceux qui craignent le SEIGNEUR ; il ne se rétracte pas, s’il fait un serment à son préjudice.
5 Il ne prête pas son argent à intérêt, il n’accepte pas de pot–de–vin aux dépens de l’innocent. Celui qui agit ainsi ne vacillera jamais.

Lisons dans l’Evangile de Jean 4 v 3 à 30 puis 29 à 42
3 il quitta la Judée et retourna en Galilée.
4 Or il fallait qu’il passe par la Samarie.
5 Il arrive donc dans une ville de Samarie nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.
6 Là se trouvait la source de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’était assis tel quel au bord de la source. C’était environ la sixième heure.
7 Une femme de Samarie vient puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne–moi à boire.
8 — Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter des vivres.—
9 La Samaritaine lui dit : Comment toi, qui es juif, peux–tu me demander à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? — Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. —
10 Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : « Donne–moi à boire », c’est toi qui le lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive.
11 — Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais–tu donc cette eau vive ?
12 Serais–tu, toi, plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits et qui en a bu lui–même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?
13 Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ;
14 celui qui boira de l’eau que, moi, je lui donnerai, celui–là n’aura jamais soif : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira pour la vie éternelle.
15 La femme lui dit : Seigneur, donne–moi cette eau–là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici.
16 — Va, lui dit–il, appelle ton mari et reviens ici.
17 La femme répondit : Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : Tu as raison de dire : « Je n’ai pas de mari. »
18 Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.
19 — Seigneur, lui dit la femme, je vois que, toi, tu es prophète.
20 Nos pères ont adoré sur cette montagne ; vous, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.
21 Jésus lui dit : Femme, crois–moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l’heure vient — c’est maintenant — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car tels sont les adorateurs que le Père cherche.
24 Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.
25 La femme lui dit : Je sais que le Messie vient — celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, lui, il nous annoncera tout.
26 Jésus lui dit : C’est moi qui te parle.
27 Là–dessus arrivèrent ses disciples, qui s’étonnaient de le voir parler avec une femme. Toutefois aucun ne dit : « Que cherches–tu ? » ou : « De quoi parles–tu avec elle ? »
28 La femme laissa donc sa jarre, s’en alla dans la ville et dit aux gens :
29 Venez voir ! Il y a là un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Serait–ce le Christ ?
30 Ils sortirent de la ville pour venir à lui.
31 Pendant ce temps, les disciples lui disaient : Rabbi, mange !
32 Mais il leur dit : Moi, j’ai à manger une nourriture que, vous, vous ne connaissez pas.
33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait–il apporté à manger ?
34 Jésus leur dit : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.
35 Ne dites–vous pas, vous, qu’il y a encore quatre mois jusqu’à ce que vienne la moisson ? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs : ils sont blancs pour la moisson. Déjà
36 le moissonneur reçoit un salaire et recueille du fruit pour la vie éternelle, pour que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble.
37 En cela, en effet, ce qu’on dit est vrai : L’un sème, l’autre moissonne.
38 Moi, je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté, à vous, aucun travail ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes arrivés pour recueillir le fruit de leur travail.
39 Beaucoup de Samaritains de cette ville–là mirent leur foi en lui à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait.
40 Aussi, quand les Samaritains vinrent à lui, ils lui demandèrent de demeurer auprès d’eux ; et il demeura là deux jours.
41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole ;
42 ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous–mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde.


Méditons ensemble
La Samaritaine. 
Jean 4 v 3 à 30 puis 29 à 42 et Genèse 24 v 10 à 21  puis v 28

L’histoire de la Samaritaine fait écho à trois autres histoires du 1° Testament, nous lirons la première et je résumerai les deux autres.

La 1° histoire se trouve dans le livre de la Genèse au chapitre 24, nous lirons les versets 10 à 21.

10 Le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son maître et il partit, avec tout ce que son maître possédait de meilleur. Il se rendit en Mésopotamie, à la ville de Nahor.
11 Il fit agenouiller les chameaux à l’extérieur de la ville, près d’un puits, le soir, à l’heure où les femmes sortent pour puiser de l’eau.
12 Alors il dit : SEIGNEUR, Dieu d’Abraham, mon maître, accorde–moi, je te prie, de faire une heureuse rencontre aujourd’hui, et agis avec fidélité envers Abraham, mon maître !
13 Je me tiens près de la source, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l’eau.
14 Que la jeune fille à laquelle je dirai : « Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive », et qui répondra : « Bois, je donnerai aussi à boire à tes chameaux ! », soit celle que tu as destinée à Isaac, ton serviteur ! Ainsi je saurai que tu as agi avec fidélité envers mon maître.
15 Il n’avait pas encore achevé que sortait Rébecca, la fille de Betouel, fils de Milka, la femme de Nahor, frère d’Abraham. Elle avait sa cruche sur l’épaule.
16 C’était une très belle jeune fille ; elle était vierge, aucun homme n’avait jamais eu de relations avec elle. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta.
17 Le serviteur courut à sa rencontre et dit : Donne–moi, je te prie, quelques gorgées d’eau de ta cruche.
18 Elle répondit : Bois, mon seigneur ! Et elle s’empressa d’incliner sa cruche et de lui donner à boire.
19 Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient assez bu.
20 Elle s’empressa de vider sa cruche dans l’abreuvoir et courut pour puiser encore au puits ; elle puisa pour tous les chameaux.
21 L’homme s’interrogeait en silence à son sujet, se demandant si le SEIGNEUR allait faire aboutir son voyage.

Au verset 28  le texte nous dit que  la jeune fille courut raconter tout cela à sa mère.
Le serviteur d’Abraham est alors invité dans la maison…il transmet la demande en mariage d’Abraham pour son fils Isaac, la demande est  acceptée et peu de temps après il repart avec Rébecca.

La deuxième histoire  se trouve en Genèse 29 aux versets 1 à 10, cette fois-ci c’est Jacob le fils d’Isaac qui rencontre Rachel au bord d’un puits (dont l’histoire de la Samaritaine nous parle d’ailleurs) et qui tombe éperdument amoureux. C’est lui qui roule la pierre de l’ouverture du puits pour faire boire le petit bétail de Rachel. Celle-ci court le dire à son père Laban qui court à la rencontre de Jacob et l’invite chez lui. Jacob servira 7 ans chez Laban, pour gagner  Rachel.

Et enfin une dernière histoire dans le livre de l’Exode  au chapitre 2 les versets 15 à 21.
Moïse s’enfuit d’Egypte  pour échapper au Pharaon, il vient s’installer en Madian.Il s’assoit près d’un puits…Les filles du prêtre de Madian viennent puiser de l’eau pour faire boire le troupeau de leur père, mais elles sont  chassées par des bergers. Moïse se lève, prend leur défense et fait boire le troupeau. De retour à la maison elles expliquent à leur père qu’un Egyptien les a défendues, qu’il avait puisé de l’eau et fait boire le troupeau. Le père appelle Moïse à venir s’installer chez lui et il lui donne sa fille Séphora en mariage.

Il semblerait à travers ces trois histoires que si un homme cherche à se marier, la meilleure chose qu’il puisse faire c’est de s’assoir près d’un puits et d’attendre l’arrivée d’une femme…Une femme qui va lui donner à boire comme l’a fait Rébecca pour le serviteur d’Abraham et réciproquement, qu’il aidera à faire boire ses troupeaux comme Jacob pour Rachel et Moïse pour Séphora.

Dans ces histoires l’eau est symbole de vie, symbole aussi des relations sexuelles qui par la procréation vont donner la vie.

Avec l’histoire de la Samaritaine il y a aussi une rencontre au bord d’un puits, entre un homme Jésus et une femme la Samaritaine, et une relation qui sera elle aussi porteuse de vie à travers l’eau demandée et reçue.

L’homme c’est donc Jésus, un homme qui a renoncé à se marier à cause de sa naissance illégitime qui fait de lui un exclu, et il est juif.
La femme c’est une étrangère, une Samaritaine, elle n’est pas nommée, comme si elle représentait son peuple. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a une vie sentimentale tumultueuse, déjà 5 maris, un 6° homme qui n’est pas son mari, c’est au minimum une femme adultère. Jésus est son 7° homme et ce chiffre  parfait nous alerte. En effet, il va la révéler à elle-même, il va la relever.

Le projet de Jésus n’est pas de demander cette femme en mariage, mais grâce à elle  de rencontrer le peuple samaritain.
C’est un peuple détesté par les  juifs et qui détestait les juifs (cf le verset 9  « les juifs en effet ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains ») et ceci depuis des siècles.
Ils offraient des sacrifices sur le Mont Garizim au lieu de les offrir au temple de Jérusalem, ils avaient une Torah différente, moins de fêtes religieuses…

Dans l’Evangile de Matthieu ( 10 v 5 ) nous voyons Jésus recommander à ses disciples de ne pas entrer dans une ville de Samaritains. Et dans son évangile Luc nous parle de messagers envoyés par Jésus  alors qu’il a décidé de se rendre à Jérusalem, et qui entrent dans un village de Samaritains où on ne les accueille pas, précisément parce qu’ils se rendent à Jérusalem.

Et dans l’Evangile de Jean ( 8 v 48) Jésus se fait traiter de Samaritain et  il est accusé d’avoir un démon.

Juifs et Samaritains sont donc ennemis !

Mais il y a aussi l’histoire du Bon Samaritain que nous connaissons tous et celle des 10 lépreux que Jésus guérit  et dont un seul revient sur ses pas pour lui rendre grâce et c’était un Samaritain…

A un moment où son message est moins bien accueilli par les juifs, Jésus se tourne vers un horizon plus large, vers des étrangers, vers les Samaritains et il nous dit que les Samaritains sont capables de générosité à l’égard du prochain, qu’ils sont capables de reconnaissance après la guérison opérée par Jésus, et capables comme la Samaritaine, de se convertir, de recevoir l’eau vive de la parole de Jésus. En effet l’eau vive c’est aussi le symbole de la Torah, c’est-à-dire du salut qui vient des juifs.

Ces trois épisodes sont  donc trois manières de nous dire  que les Samaritains ne sont pas tous mauvais, ne sont pas tous des ennemis, qu’il est possible de les rencontrer. Ainsi en est-il de nos jours à l’égard des étrangers.


Nous disions que dans cette rencontre avec la Samaritaine, Jésus va la révéler à elle-même et il me semble que c’est réciproque. Quand Jésus lui dit « donne- moi à boire » c’est qu’il attend quelque chose d’elle. On peut penser à quelque chose de matériel, comme l’eau, et c’est d’ailleurs ce que comprend la femme.
« Comment toi qui es Juif ,peux-tu me demander à boire à moi qui suis une Samaritaine » v 9 
Elle joue inconsciemment et Jésus plus consciemment sur les multiples représentations de l’eau que nous venons de voir, la vie, la Torah…et le dialogue se poursuit sur ces deux registres, le registre concret « tu n’as rien pour puiser, donne-moi de cette eau que je n’ai plus à venir puiser ici, je n’ai pas de mari… » et le registre du mystère dans lequel Jésus répond, tout en gardant ses distances.

Mais cette femme est intelligente et c’est comme si à travers le jeu un peu séducteur qu’elle joue, elle comprenait peu à peu à qui elle a à faire, à un homme certes, à un homme juif, dont elle devrait se méfier, puis à un prophète, puis à quelqu’un qui lui annonce que les vrais adorateurs de Dieu, l’adorent en Esprit et en vérité, car Dieu est Esprit… et devant tant de révélations elle évoque le Messie attendu. Alors Jésus, pour la seule fois dans les Evangiles va confirmer sa parole :
«  C’est moi qui te parle » 

C’est pourquoi cette rencontre me parait être une révélation réciproque.

Et cette femme étrangère, cette Samaritaine dont la vie était fracassée va devenir elle-même source d’eau vive pour les gens de la ville vers lesquels elle court.
« Alors ils sortirent  de la ville pour venir à lui »

Et l’eau vive continue de couler puisque beaucoup la reçoivent ensuite de Jésus lui-même.
« Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons, car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde »

Ultime révélation…Jésus n’est pas seulement annoncé aux Juifs et aux Samaritains, mais  au monde entier.

Amen

Rosy Chaumet
Chambéry 15 mars 2020.

Posts les plus consultés de ce blog

Culte du 3 avril 2022 - LCronfalt

Culte du 15 mai 2022 - Aimer comme - Liturgie Lauriane Cronfalt / Prédication Nicole Roulland-Rupp