Lettre de nouvelles n°33 - 16 juillet 2020



Bonjour à toutes et à tous.

Et voila, nous avons repris nos cultes… c’était un plaisir de se retrouver malgré les contraintes. Nous avons encore quelques petits efforts à fournir pour vraiment respecter le protocole (que vous retrouverez ici : https://epusavoie.blogspot.com/2020/07/protocole-pour-la-reprise-des-cultes-en.html)… car nous concernant, le décret du 11 juillet n’évoque aucune modification pour les lieux de culte… il insiste même sur la possibilité pour le préfet de département de faire fermer les lieux cultuels si les règles ne sont pas respectées… alors, soyons vigilants et soucieux les uns des autres… et n’oubliez pas vos masques !

Sans aucun rapport, et sans aucune transition, un petit détour par le texte biblique proposé ce jour par Notre Pain Quotidien. Un texte biblique qui nous fait crier à l’injustice. Il s’agit de l’histoire de Naboth, du roi Achab et de la reine Jezabel. Achab lorgne sur la vigne de Naboth et souhaite l’acquérir contre de l’argent ou un échange de terre. Mais pour Naboth, c’est la terre de sa famille, de ses ancêtres. Ce n’est pas simplement un bout de terre, c’est SA terre et il refuse la proposition du roi qui, tel un enfant, part bouder dans sa chambre. Sa femme essaie de le consoler et trouve une merveilleuse idée : des faux témoins qui pourront assurer que Naboth a maudit Dieu et le roi… Ainsi Naboth est lapidé sous la foi de ces faux témoignages et Achab peut enfin prendre possession de la terre de son caprice. La colère du Seigneur se fait alors forte par la bouche du prophète Elie : Achab va mourir, Jezabel va mourir! Mais voila, Achab s’humilie et le Seigneur retire ses menaces… pour un temps car le malheur est promis pour les jours du fils d’Achab.
Parfois nous aimerions que le Seigneur aille au bout de ses menaces car après tout, Jézabel et Achab auraient bien mérité leur supplice ! On ne peut pas faire tuer impunément un homme et lui voler ses terres, il faut une sanction pour que justice soit rendue. Parfois nous aimerions que le Seigneur soit un peu moins sensible aux pénitents de ce genre… et puis nous nous souvenons que nous sommes parfois à la place de ces pénitents - sans aller bien évidemment jusqu’à être coupable de la mort d’un être humain ou même d’un vol - et nous sommes heureux de ce que Dieu soit capable de sensibilité, de retour en arrière… soit tout simplement capable de bienveillance et d’amour.

Mais ce qui me marque surtout dans ce texte du 1er livre des Rois, c’est la solution trouvée par Jézabel pour répondre au caprice de son mari : faire intervenir de faux témoins pour convaincre le peuple de l’immoralité de Naboth. Finalement Jézabel était bien en avance sur son temps en faisant usage de fake news, d’intox pour retourner l’opinion à son avantage et à celui de son mari : dénoncer fallacieusement un homme pour s’en débarrasser :
8Elle écrivit alors au nom d'Achab des lettres qu'elle scella du sceau d'Achab. Elle envoya ces lettres aux anciens et aux notables qui habitaient avec Naboth, dans sa ville. 9Dans ces lettres, elle avait écrit : Proclamez un jeûne ; faites asseoir Naboth à la tête du peuple, 10et faites asseoir en face de lui deux hommes sans morale qui témoigneront ainsi contre lui : « Tu as maudit Dieu et le roi ! » Puis menez-le dehors, lapidez-le, et qu'il meure.
11Les gens de la ville de Naboth, les anciens et les notables qui habitaient dans la ville, agirent selon les instructions de Jézabel, d'après ce qui était écrit dans les lettres qu'elle leur avait envoyées. 12Ils proclamèrent un jeûne et firent asseoir Naboth à la tête du peuple ; 13les deux hommes sans morale vinrent s'asseoir en face de lui ; ces hommes sans morale portèrent ce témoignage devant le peuple contre Naboth : Naboth a maudit Dieu et le roi ! Alors ils le menèrent hors de la ville, ils le lapidèrent, et il mourut. 14Ils firent dire à Jézabel : Naboth a été lapidé et il est mort. - 1 Rois 21, 8-14

Ces faux témoignages font encore des dégâts, aujourd’hui accentués par les réseaux sociaux, mais ils ont toujours existé : rumeurs et ragots infondés ont toujours fait du tort à des hommes, à des femmes tout au long de l’histoire. Et malheureusement lorsqu’une « intox » est formulée, c’est finalement à la victime de prouver qu’il s’agit de mensonges… et elle est rapidement stigmatisée. 
Mais pourquoi? Quel intérêt de propager des « on-dit », des « il parait que », des « si, si, c’est vrai, c’est la coiffeuse de l’oncle de la soeur du médecin de untel qui me l’a dit ». On peut reprocher à Jézabel le fait d’avoir conduit un homme à la mort, mais elle a posé ses intentions dans les lettres envoyées aux anciens et aux notables : « Proclamez un jeûne ; faites asseoir Naboth à la tête du peuple, 10et faites asseoir en face de lui deux hommes sans morale qui témoigneront ainsi contre lui : « Tu as maudit Dieu et le roi ! » Puis menez-le dehors, lapidez-le, et qu'il meure. »… Oui, l’objectif était clair et net.
Mais nous, aujourd’hui, quel est notre objectif en relayant ces on-dit, qu’avons-nous à y gagner? Une occupation? La possibilité de se rendre intéressant? 
Heureusement la plupart du temps, le préjudice est minime voire inexistant. Personnellement, en tant que pasteur, j’ai déjà du faire face à ces rumeurs me faisant m’interroger ‘sérieusement’ sur mon don d’ubiquité. Mais je sais également que je peux être en capacité de relayer des informations inexactes, infondées.
Alors, je remercie Dieu d’avoir gracié Achab! Car si il a pu revenir sur sa condamnation le concernant, il peut à coup sûr poser son pardon sur moi et sur mes erreurs de discernement. 

Prière de Jan Van Ruysbroeck, théologie et mystique flamand du 14ème siècle
Dieu très bon, par ton immense miséricorde, je te supplie de m’accorder la grâce de t’aimer de tout mon coeur, au-dessus de tous les hommes, de toutes les choses.
Accorde-moi d’estimer toutes les manières de vivre, de respecter tous les hommes, de ne juger et de ne mépriser personne.
Aide-moi à savoir me tenir à l’écoute, à ne plus chercher à plaire à qui que ce soit en dehors de toi, Seigneur, et à n’avoir peur de déplaire à personne, sinon à toi.
Qu’en tout, je veuille seulement poursuivre ta gloire et ta volonté. Amen

Cantiques proposés :

Durant les congés pastoraux, vous pouvez laisser un message sur le répondeur de l’Eglise, des conseillers seront alertés ! - 04 79 85 41 56 

Prenez soin de vous, Bel été à tous,
Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ; 

mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13

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