Lettre de nouvelles du 30 décembre 2020 -

 



Bonjour à toutes et à tous.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai passé Noël en tout petit comité, juste avec les enfants. Je sais que certains d’entre vous étaient seuls pour cette fête. Ce n’est pas toujours facile de se retrouver seul alors que les autres sont en famille. J’ai également expérimenté un Noël solitaire l’année dernière et c’était pour moi une révélation : pas d’obligations sociales, rien de superficiel, juste moi face à la naissance de cet enfant qui donne sens à ma vie.
Cette année, j’ai eu une autre révélation… pas très « catholique », ni « orthodoxe »… enfin, pas très chrétienne ! Le 24 décembre, les enfants avaient entrainement de hockey sur glace. Les parents ne sont pas autorisés dans l’enceinte de la patinoire pour cause de covid, mais j’ai la chance d’entrainer les petits de 5 à 8 ans, et donc d’être sur la glace avec eux… avec Robinson, mon fils de 5 ans. A la fin de la séance, le Père Noël est venu leur rendre visite et leur offrir des papillotes. Le Père Noël et moi ce n’est pas vraiment le grand amour. Je me bats depuis que les enfants sont petits pour ne pas en faire la publicité, pour essayer de casser le mythe… Ce gros bonhomme, digne ambassadeur du capitalisme faisant de l’ombre à la naissance de Jésus ; symbole de l’avoir toujours plus face à ce qui nous invite à être.
Bien évidemment, les enfants avaient bien compris que ce Père Noël étaient bien trop svelte pour être « le vrai » et ils ont tous reconnu un des jeunes entraineurs. Malgré tout, ils étaient tous assis sagement à attendre leur sachet de papillotes, à dire « merci Père Noël, au revoir Père Noël »… Et pour la 1ère fois, j’ai été émue par ces enfants émerveillés par le mythe.

En rentrant à la maison, Robinson a voulu préparer l’arrivée du Père Noël afin de l’accueillir correctement : verre de lait, carottes pour les rennes, petits gâteaux, joli dessin, parcours fléché pour le traineau, puzzle représentant un coeur sur le balcon. Auparavant, je lui aurais dit : Robinson, c’est ridicule… arrête ça tout de suite… Mais cette année, son sérieux et sa détermination m’ont cloué le bec. Et donc, tout en écoutant des cantiques de Noël et faisant avancer petit à petit les mages vers la crèche, il s’appliquait à la tâche.
Durant la soirée, j’ai réussi à le distraire pour que ses soeurs installent les cadeaux sous le sapin. Sa surprise, sa joie en découvrant le passage du Père Noël, en découvrant qu’il avait bu le lait, mangé les gâteaux, réalisé le puzzle que lui, petit Robinson avait préparé spécialement pour lui. Sa joie également devant les cadeaux bien évidemment !

Oui, il y a quelques années, je n’aurais pas joué la comédie… et je serais passée à côté de l’émotion de mon fils et de la complicité de mes filles jouant les mères noël.
Non, je ne me suis pas assise sur mes valeurs, mes convictions : durant le repas nous avons d’ailleurs discuté de la façon dont le père noël avait été inventé… du fait qu’on remercie le père noel, alors que ce sont nos proches qui nous offrent des présents. Et les enfants ont bien compris ma réticence au toujours plus car pour une fois, mon souhait a été exaucé : pas de cadeau acheté pour moi : Robinson a sous-traité la réalisation d’un collier à sa soeur, Jeanne m’a offert une « pierre précieuse » trouvée je ne sais où et Leïa m’a offert… sa présence!
On dit que les enfants nous font grandir, ils nous aident aussi à briser les chaines de la réticence, du jugement, de la peur : peur que le Père Noël ne prenne la place de la fête de la naissance du Sauveur dans leur coeur. Pourtant, cette histoire de bonhomme dans le traineau ne dure qu’un temps, l’amour de Dieu dure éternellement.
La peur peut aussi être le signe de la non confiance en nos propres certitudes et convictions.

Après avoir écouté le message de Noël d’Emmanuelle Seyboldt (que vous pouvez retrouver ici : https://youtu.be/0Doj7Nof4Ls), youtube m’a proposé aléatoirement une vidéo de Frédéric Lenoir intitulée : « prophète du bonheur ». Les textes proposés par Notre Pain Quotidien mettant en lumière 2 prophètes, Syméon et Anne (Luc 2, 25-40), j’ai regardé cette vidéo pour savoir ce qui était sous-entendu par ce terme de « prophète ». Quel étonnement d’entendre un extrait d’une interview de l’Abbé Pierre déclarant qu’un prophète « parle POUR. Et pour parler POUR, il faut porter en soi une certitude »… ce qui n’empêche pas de se poser des questions. Syméon et Anne avaient une certitude ancrée en eux : celle de la venue du Messie. Et ils ne se sont pas laissés distraire par l’allure de ce Messie : oui, ce petit enfant, nouveau-né est ce Messie ! Leur certitude est forte, elle remplit leur vie, elle remplit Jérusalem ! Elle parle pour Dieu, elle parle pour cet enfant. Prophètes âgés, ils peuvent désormais partir en paix.

Frédéric Lenoir parlait plus d’intimes convictions que de certitudes, qui aident à vivre, à avancer, sans lesquelles on n’avance pas dans la vie car on ne peut pas vivre suspendu en l’air en permanence. Pourtant ces intimes convictions peuvent évoluer, comme nous évoluons en permanence : nous ne sommes pas les mêmes que ceux que nous étions il y a 10 ans, nous serons encore différents dans 10 ans…
Ma foi est-elle une certitude, une intime conviction? Elle est une confiance, une espérance, mais elle n’est pas figée, elle aussi évolue et me fait évoluer. Mais ma foi est assez solide, certainement grâce à l’amour de Dieu pour moi, pour que je puisse regarder mon fils préparer l’accueil du Père Noël sans me faire de souci, sans craindre pour ma foi, pour sa foi ou même pour Dieu ! Mon intime conviction qui me faisait dire qu’il fallait jeter tout cela, car c’était galvauder le message de Noël, a évolué sans que le coeur de la fête ne soit atteint ; sans que l’amour de Dieu pour nous, allant jusqu’à nous donner son fils, soit entaché.
Oui, cette année, j’ai donc expérimenté l’acceptation d’un bonhomme rouge qui malgré son embonpoint ne va certainement pas faire de l’ombre ou cacher le nouveau-né de la crèche. A nous, de parler POUR cet enfant, de parler POUR Dieu, de parler POUR ceux qui nous entourent et leur redire inlassablement notre confiance, notre espérance, notre centre : Jésus Christ, Fils de Dieu, notre Sauveur !

Cantiques proposés :
O nuit bienveillante (ARC 352) - https://youtu.be/08cqwwv658g
Cantique de Siméon (ARC 178) - https://youtu.be/zgkFLP061lg

N’hésitez pas à me contacter : pasteur.roullandrupp@orange.fr - 0667885833

Prenez soin de vous… et des autres… et restez chez vous… !
Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ;
mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13

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