A la découverte de ... Marc Boegner / 2 - 04-03-21


 
Bonjour à toutes et à tous.
Nous continuons cette année 2021 sans trop savoir ce qui nous attend semaine après semaine. Difficile de nous projeter. Nous ne savons pas si les réunions prévues pourront être maintenues, si nos weeks-ends en extérieur ne seront pas soumis à un nouveau confinement. Alors, plutôt qu’extrapoler sur l’avenir, replongeons-nous dans l’histoire, l’histoire particulière d’un homme qui a traversé l’Histoire et qui y a laissé sa marque. Que la pensée, la sagesse, la patience, la théologie de Marc Boegner nous permettent de prendre du recul sur ce que nous traversons aujourd’hui comme période particulière.

    Continuons notre découverte de Marc Boegner - conversion, vers la paix et l’unité
Marc Boegner n’a pas toujours été le protestant confessant, le chrétien engagé tel que l’histoire nous en laisse l’image. Certes issu d’une famille protestante, il ne se destinait certainement pas au ministère pastoral. Devant l’impossibilité de devenir marin pour cause de myopie, il s’orienta sans hésitation vers le droit. Cette appétence pour le juridique s’avérera essentiel lors de la création du Conseil Oecuménique des Eglises et de la réflexion autour de son organisation, mais également au sein de l’Eglise Réformée de France et de la Fédération Protestante de France.
Si j’ai précédemment insisté sur l’humilité dont il faisait preuve, c’est d’orgueil qu’il faudrait parler pour qualifier le jeune homme qu’il pouvait être à l’époque de ses études  
« Bien fait de sa personne, intelligent et le sachant, le jeune Marc… ne semble pas avoir été dépourvu d’une certaine vanité, voire d’un certain orgueil » (Roger Mehl, Le pasteur Marc Boegner, une humble grandeur, p. 15).

Mais parfois, il suffit d’une rencontre, de paroles échangées ou reçues pour que tout bascule, pour que les certitudes et les planifications s’effritent et que s’ouvre un autre possible qui se fait petit à petit évidence.
Ainsi, pour Marc Boegner, c’est sa cousine, Blanche Fallot, qui fut le déclencheur d’une conversion spirituelle qui devait l’entrainer sur un chemin inenvisageable peu de temps auparavant :
« Voie d’humiliation, de repentance, de commencement de mort à soi-même, mais aussi de libération, de salut, de joie dans la gratitude et l’adoration. Je discernai dès lors ce que le mot grâce porte en lui de trésors d’amour, de pardon, de puissance réparatrice » (Marc Boegner, L’exigence oecuménique, souvenirs et perspectives, p. 12).

Marc Boegner a également été marqué par plusieurs de ses ancêtres et en particulier par la figure de son oncle Tommy Fallot.
Voici ce qu’il écrit au sujet de Tommy Fallot :
« Je dois courir à l’essentiel, et l’essentiel c’est le pasteur, le prédicateur, le serviteur de l’âme humaine. Dès le début, j’eus la révélation de ce que j’appellerai un rassembleur »
Et suite à la 1ère prédication qu’il entendit de la part de son oncle :
« (cette prédication) me saisit, non seulement par la puissance de la parole, mais par la conviction fondamentale que, seule, la pratique persévérante et joyeuse de l’amour, pénétré d’humilité et de respect, est capable de surmonter les perpétuelles tentations de séparation et de conflit, et d’édifier une Eglise de Jésus-Christ » (Marc Boegner, L’exigence oecuménique, souvenirs et perspectives, p. 13)

Ce sont ces rencontres, ces expériences qui ont semé en Marc Boegner les germes d’unité qui se développeront petit à petit durant son ministère, en particulier dans le dialogue oecuménique (ce thème sera abordé dans un prochain ‘A la découverte de…’).
Mais avant de parler d’unité, il est nécessaire de parler de la paix indispensable à vivre pour que l’unité puisse se dessiner.
Car c’est une paix intérieure qu’il faut ‘acquérir’ pour être en capacité de se tourner vers les autres apaisé, sans haine, sans crainte, sans suspicion. Et cette question de la paix, Marc Boegner l’a abordée en plein conflit mondial :
Lundi 13 mai 1918 - « Matthieu 5, 9 : ‘Heureux les pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu’. Il y a diverses conceptions de la paix - mais il ne peut y avoir pour le chrétien qu’une paix véritable : celle d’une humanité dont les membres fondent leur fraternité sur la foi en la paternité divine. Tout autre paix ne sera jamais qu’une approximation. La paix selon le Christ implique plus que le respect de tous les droits, plus que la volonté de la justice; elle implique l’amour. Pour moi, que me dit cette parole dans les circonstances actuelles de ma vie? Etre un serviteur de la paix que Dieu veut donner aux âmes qu’il placera sur ma route. Est-ce que je possède cette paix moi-même au point de pouvoir en révéler la beauté et la force? Si je vois que mon devoir est d’accepter l’appel qui, je le sais, me sera bientôt adressé, j’aurai à être à tout prix, dans ce ministère difficile, un ouvrier de la paix entre les membres de l’Eglise - et de la paix entre les diverses Eglises réformées. » (Les carnets du Pasteur Boegner, Pour mieux connaitre Jésus, p. 27.).

Nous voyons là, la dynamique nécessaire : la paix du Christ, la paix intérieure, la paix à révéler, la paix à établir entre membres d’Eglise, entre Eglises réformées. Puis, viendra le temps de la recherche de la paix entre Eglises au delà du monde réformé, de l’unité.
Cette paix, elle ne vient pas de nulle part, elle nous vient du Christ : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jean 14, 27). Cette paix est toujours présente, elle nous est toujours destinée, mais nous, sommes-nous disposés à la recevoir, à en vivre, en laissant de côté nos jugements, nos haines, nos aspirations belliqueuses? Pourtant, c’est bien de paix, d’apaisement dont nous avons besoin aujourd’hui, mais pas seulement.
Laissons-nous entrainer dans la prière à la suite du pasteur Boegner :
Mercredi 31 juillet 1918 : « O Père, que je reçoive de toi, jour après jour, la force de vivre comme un de tes fils - et comme le frère de ceux qui sont appelés comme moi, par ton amour, à être tes fils. Pardonne-moi de si souvent pécher contre la vraie fraternité, pardonne-moi de si mal révéler à ceux qui m’entourent ta paternité! Qu’en te redisant notre Père, je porte dans mon coeur l’humanité appelée à te prier un jour dans l’unité reconquise; que je sois ton fils en devenant, toujours plus et toujours mieux, le serviteur de mes frères! » Amen.

Cantiques proposés :
Grand Dieu, nous te bénissons (ARC 243) - https://youtu.be/jSDVqahmK68  
J’ai ta confiance - https://youtu.be/q35olzPSkjY?list=PLbnNSSvrFJ3KGZY8jeoTBEkwDxRh2XPfG

N’hésitez pas à nous contacter : pasteur.roullandrupp@orange.fr - 0667885833 ;
lcronfalt@gmail.com - 0688746783
Nicole Roulland-Rupp

Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ;
mais la plus grande des trois est l’amour. - 1 Corinthiens 13, 13

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