Rencontre et témoignage du 25 Mai 2021 : La famille Rialhe-Badet

 Anne, François et Martin nous confie une partie de leur histoire. 

N'hésitez pas à regarder la vidéo et à lire le script, les deux se complètent! 

Merci Anne, François et Martin pour votre confiance!





UNE RENCONTRE, UN TÉMOIGNAGE

« Allez dans le monde entier proclamer

la bonne nouvelle à toute la création »

Mc 16 :15

 

 

Script – Famille Rialhe-Badet

 

1.       ANNE (7 min à l’enregistrement)

-          Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Bonjour, je m’appelle Anne, j’habite en Savoie depuis une vingtaine d’années, à Aix-les-Bains. Professionnellement, j’ai une formation d’ingénieur et de docteur, je travaille en France et à l’étranger avec une petite équipe sur les économies d’énergie, les énergies renouvelables, l’environnement, le développement durable. J’aime marcher et partir sac sur le dos, c’est un rythme qui me permet de me rapprocher de Dieu. J’aime la montagne, le ski de rando, la cascade de glace, l’escalade, l’alpinisme. En une journée on se vide la tête de tous les soucis, on revient à l’essentiel ! J’aime aussi lire, la bible, mais pas que ! J’ai beaucoup été enseignée par Jacques Ellul en le lisant, pour comprendre notre place dans la création, la place de la technique, de la communication et l’importance du texte biblique. Et, du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours cru au Dieu de la bible et de Jésus-Christ, même si forcément il y a des hauts et des bas. J’ai la chance de pouvoir partager ma vie et ma foi avec François, puisque nous nous sommes engagés l’un envers l’autre il y a déjà quelques temps ! et avec Martin, qui a rejoint notre famille il y a plus de 20 ans.

 

-          Si tu dois trouver deux mots pour caractériser ta foi, lesquels seraient-ils ? Pourquoi (en 2 phrases) ? 

Deux mots ? Alors résurrection et fidélité à l’Ecriture ! Mais je préfère les mots que François a trouvés !

Résurrection, parce que sans la résurrection notre foi est vaine (comme Paul l’a écrit aux Corinthiens), car, oui, la résurrection résume toute la relation de Dieu avec nous : elle dit à la fois son amour infini pour chacun de nous, Jésus est mort pour chacun pour payer le poids de nos péchés, osons ces mots, et il est ressuscité parce qu’il est saint, juste et que le péché n’a pas de prise sur Lui ! 

Fidélité à l’Ecriture, parce que la bible est notre boussole, parce que nous ne pouvons pas passer un seul verset sous silence, parce que nous devons tous les prendre au sérieux, nous en emparer et aussi parce que c’est une école d’humilité et d’apprentissage perpétuel, car nous ne pourrons jamais saisir toute la bible, toute la comprendre et que jamais nous ne lui sommes totalement fidèles.

 

-          Anne, tu accompagnes les jeunes de notre paroisse depuis quelques temps déjà, peux-tu nous parler de cet engagement ?

 J’ai eu la chance, en tant qu’ado et jeune adulte, de vivre plusieurs temps de communauté de type groupe de jeunes, avec une pasteur diaconesse, Soeur Gréthy, sur Saint-Paul Trois Châteaux, lors de WE, de camps, ou en évangélisation de rue avec Jeunesse en mission. Je pense que ces temps m’ont permis d’approfondir ma foi, m’ont construite, m’ont aussi permis de nouer des amitiés qui durent toujours ! Sur la Savoie, nous n’avions rien de tout ça. Quelle tristesse. Alors, le groupe de jeunes est un embryon qui peut offrir tout cela à nos jeunes, complété par les WE bible et famille locaux. 

 

A l’origine, le groupe de jeunes accueillait les grands KT et les post-KT une fois par mois, après la séance de KT, du samedi soir au dimanche midi. Au programme, un temps de louange, un temps spi, de lecture de la bible et de réflexion, la préparation de la participation au culte du dimanche, un temps de repas, de jeu, et le lendemain la participation au culte commun de notre église. Tout ce que j’ai aimé et que les jeunes apprécient aussi, comme quoi l’Ecclésiaste a raison, le cœur de l’homme reste le même au cours du temps… ! 

Avec le confinement, on s’est adapté et on se retrouve tous les dimanches soir, avec louange, lecture de la bible, et puis des projets pour l’église, comme le calendrier de l’Avent, l’accompagnement de certains cultes. Ce n’est pas facile à distance, mais cela fait du bien de chanter et de se retrouver ! Nous allons reprendre une nouvelle organisation, enfin !, en présence, mais si possible en gardant un temps régulier hebdomadaire.

 

-          Quel(s) sens donnes-tu à cette mission qui t’a été confiée ?

Être une passeuse, aider les jeunes à passer de l’état où ils sont enseignés, en tant que catéchumène, à un état où ils auront envie, à la fois seul et en communauté, d’ouvrir et de lire la bible, pour voir ce qu’elle leur dit, à eux, dans leur situation propre ! Ils y trouveront tout, tout ce dont ils ont besoin pour mener leur vie. Et leur donner envie de chercher à être fidèle à cette Parole de Dieu, donc la comprendre, l’interpréter justement, la mettre en pratique.

Et puis, louer, entrer dans la joie de la louange, qui nous apaise, nous guérit, nous permet de prier, de devenir créature de Dieu et de faire église.

Et puis enfin, faire un pont entre les jeunes et notre église par leur participation au culte, ce que les pasteurs et les paroissiens ont bien accepté aussi.

 

-          Peux-tu nous citer un ou deux objectifs que tu t’es fixée dans cette tache ?

Partager la Parole de Dieu, l’Ecriture avec les jeunes, leur donner envie de goûter la Parole, de s’en nourrir, de se l’approprier. Lire la bible en autonomie, comme tu avais dit une fois Lauriane, donc leur donner des outils pour la comprendre, les ouvrir aux différences de traduction, de contexte, de culture. Et leur faire sentir comme ce texte parle encore aujourd’hui, ici et maintenant ! Et puis les associer à la vie de notre église.

 

-          Peux-tu partager avec nous un moment où tu as vécu quelque chose de fort avec les jeunes ?

Je ne sais pas bien répondre à cette question, ce n’est pas un moment fort, c’est plus comme une marche d’endurance où parfois on a de beaux paysages, un éclat de soleil. Je suis touchée quand je vois que eux aussi sont touchés, qu’ils sont bien au groupe de jeunes, qu’ils s’y sentent accueillis, qu’ils y lient des amitiés, quand je vois qu’ils y partagent leur vécu, leur compréhension de la bible, qu’ils prennent la Parole de Dieu au sérieux, quand je vois que ce qui est semé germe, pousse, porte des fruits.

 

-          Est-ce que tu intègres cet engagement dans ta vie familiale ? si oui, comment ?

Je l’ai démarré, avec l’accord du CP, au moment où Martin a fini le KT, pour qu’il puisse continuer, avec d’autres jeunes de son âge et en église, de cheminer dans la foi. J’intègre aussi la guitare de François, pour la louange, donc j’intègre aussi François ! Quelque part, c’est bien plus facile d’être fidèle en étant trois à être engagé, il y en a toujours un pour avoir envie de chanter, de réfléchir et quand je fléchis ou que je fatigue, François ou Martin prenne le relais, surtout en ces temps de groupe de jeunes confiné !

 

2.       FRANCOIS (7 min à l’enregistrement)

-          Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je me présente : François, 55 ans, en compagnie amoureuse et spirituelle avec Anne depuis l’âge de 20 ans et heureux papa de Martin, 20 ans, docteur en économie, chef d’un service d’inspection du travail à Annecy, immigré dans l’église de Savoie depuis 1998 avec une parenthèse de 2001 à 2004, organiste amateur et gratteur de guitare au besoin, amateur de montagnes et hautes montagnes.

 

-          Si tu dois trouver deux mots pour caractériser ta foi, lesquels seraient-ils ? Pourquoi (en 2 phrases) ? 

Ma foi en deux mots, c’est : « Je crois ! », parce que la question ne s’est jamais vraiment posée même si je peux me décaler avec un regard extérieur. Mes premiers souvenirs, c’est le temple et les ventes à l’église du Raincy, en Seine-Saint-Denis, et l’école biblique (5 ans pour ce que je m’en souviens) à l’église baptiste du Tabernacle, à Paris, où nous emmenait notre voisin, le théologien Henri Blocher. Je me rappelle y avoir compris avec effroi que déjà à cet âge, j’avais pêché et donc que j’allais en mourir… Plus tard, ce fut le début des années de catéchisme, que j’ai pris avec la satisfaction de passer aux choses sérieuses, et je me suis acheté ma bible. La suite sera pour une autre discussion…

 

-          François, toi, tu es un passionné de musique. Peux-tu nous dire comment tu vis cette passion dans l’église ?

Pour dire comment je vis la musique dans l’église, je le ferais en quatre points :

1°, ça m’est impensable de ne pas tenir l’orgue si personne d’autre ne peut le faire puisque je sais le faire.

2°, je suis porté par l’ambition de contribuer à la ferveur de l’assemblée par ce moyen tellement fort qu’est la musique.

3°, j’aime transmettre ce que porte la musique et ce que j’en ressens, en faire profiter.

4°, ça reste une frustration parce que je n’ai pas le temps ni les compétences pour faire mieux et pour développer la musique dans l’église.

Et puis c’est un « appel » que j’ai reçu. Ça remonte à il y a une douzaine d’années, quand je me demandais s’il ne faudrait pas que je m’implique dans les instances de l’EPUdF, et la réponse que j’ai eue, c’était : « Toi, dans

l’église, c’est la musique ! ». Alors je m’en suis tenu à la musique (enfin, presque, parce que je me suis aussi retrouvé impliqué dans la catéchèse !). Et j’essaie de faire de mon mieux même si je n’arrive pas à faire autant que je voudrais.

-          Peux-tu nous parler de la place que la musique a dans ta vie et du lien que tu fais avec ta foi ? 

Me faire parler de la place que la musique tient dans ma vie et du lien que je fais avec ma foi ! Mouais, faut pas commencer à me faire parler de la musique ! C’est me faire parler sur tout un monde !

D’abord, pour reprendre le terme utilisé, je ne ressens pas la musique comme une passion, mais comme une force qui coule en moi, un sixième sens, une source d’émotions, à la fois dans l’écoute, dans le jeu et l’accompagnement et dans l’écriture. C’est une sensibilité, une curiosité, à la moindre mélodie, le moindre enchaînement d’accords, le moindre timbre, le moindre rythme, notamment sur les musiques du monde. Ce sont des mélodies qui me viennent dans la tête, des idées de composition… C’est aussi l’envie d’être parmi ceux qui jouent, l’envie d’entraîner les autres.

 

Par rapport à ma foi, la musique, c’est un mode d’expression, avec les chorals luthériens, avec Bach et les autres musiciens, avec les chants qu’on chante avec les jeunes et les moins jeunes, c’est une plongée dans l’histoire du protestantisme, du christianisme et dans nos racines juives. C’est même une image de Dieu, ou en tout cas une ambiance sonore.

 

-          Peux-tu nous donner un exemple durant lequel la musique a joué un rôle important dans ta vie ?

Donner un exemple durant lequel la musique a joué un rôle important dans ma vie, c’est difficile à dire, je n’en vois pas qui me vienne à l’esprit, probablement parce que c’est une émotion récurrente. Je peux quand même dire que je me rappelle très bien mon premier cours d’orgue, à 13 ans, à la tribune du grand orgue de la cathédrale de Belfort : le plein-jeu dans une acoustique de cathédrale, c’est remuer un 38 tonnes ! Et même si j’ai appris à maîtriser cet instrument, ce qui conduit à une certaine banalisation, je me force à garder conscience de la sensation que ça donne pour quelqu’un qui ne sait pas en jouer. Et puis c’est chaque fois que je peux apporter ma compétence à l’animation musicale, un mariage ou un enterrement, un culte, le groupe de jeunes, un concert. Ça sort de moi, c’est tout.

 

-          Si tu devais nous donner un conseil concernant l’usage que nous faisons de la musique dans l’église, quel serait-il ?

Si je devais donner un conseil concernant l’usage que nous faisons de la musique dans l’église, ce qui me vient à l’esprit, c’est : individuellement, écoutez-vous, votre intérieur, votre sensibilité, et travaillez-la ! Collectivement, soyons attentifs aux bonnes volontés et aux moindres compétences, et même promouvons-les ! Et instruisons-nous.

 

En fait, je n’ai pas vraiment de conseil parce que je ne suis pas un technicien, un professionnel de l’animation musicale. J’ai appris sur le tas, avec des intuitions et en me gardant réceptif aux observations. J’ai plutôt des ambitions, des idées, des projets, et des frustrations ! Alors j’essaie de les mettre en œuvre et je m’interroge toujours sur comment c’est reçu.

 

-          Est-ce que tu intègres cet engagement dans ta vie familiale ? si oui, comment ?

Cet engagement, je l’intègre dans ma vie familiale depuis toujours, parce qu’avec Anne d’une manière générale, l’engagement de l’un de nous deux devient toujours un projet porté en commun et que la musique n’y a pas fait exceptionn, et, évidemment aussi, parce qu’Anne joue de la flute et que Martin s’est mis à la trompette et qu’on aime tous chanter ! Alors on joue on chante aux cultes, au groupe de jeunes, dès qu’on peut en fait. Et puis on s’écoute de la musique pour en profiter ensemble, on en discute. C’est presqu’un engagement familial, en fait.

 

1.        MARTIN (7 min à l’enregistrement)

-          Peux-tu te présenter en quelques mots ?

 Se limiter à quelques mots pour présenter quelqu’un est toujours une tâche compliquée. Même si on met de côté ma formation en mathématique à l’université, mon projet de devenir écrivain, l’intérêt pour la montagne que j’ai hérité de mes parents, etc. et qu’on se concentre sur mon rapport à l’église, il faudrait quand même mentionner ma trompette, avec laquelle j’accompagne des cultes depuis une dizaine d’années (chiffre à vérifier avec mes parents), ma prédicatrice laïque de mère qui me fait, depuis longtemps, participer aux cultes en lisant les textes du jour ou certains bouts de la liturgie, ou encore le groupe de jeunes dont je fais partie et qui a repris cette habitude de s’impliquer dans nos célébrations, par la musique et la lecture.

 

-          Si tu dois trouver deux mots pour caractériser ta foi, lesquels seraient-ils ? Pourquoi (en 2 phrases) ? 

Conviction et incertitude.

Pour moi, croire, c’est être convaincu sans être certain. Je ne peux prouver ni que Dieu existe, ni qu’il n’existe pas, ni qu’il est comme je le conçois, ni qu’il est différent. Pourtant je crois.

 

-          Peux-tu nous dire ce que tu préfères dans la vie de notre paroisse ? qu’est-ce qui te plait en particulier ?

J’aime beaucoup la musique. Pas celle que je joue ni les cantiques, mais les morceaux d’orgue pendant les temps musicaux. Nos temples ont une acoustique magnifique et c’est toujours un délice à écouter. Plus généralement, j’apprécie d’être un acteur de la vie de l’église, de pouvoir participer et mettre mes talents au service de la communauté.

 

-          Peux-tu nous dire ce qui est plus difficile pour toi et pourquoi ?

L’assiduité. Les dimanches où je mets les pieds sous le banc, où je n’ai pas de lecture ou de musique à faire, j’ai du mal à me motiver. Et sans mes parents, c’est encore plus compliqué. Je n’y suis allé qu’une seule fois sans eux. C’est peut-être plutôt l’inverse : j’ai du mal à me motiver en général et c’est plus facile si quelqu’un compte sur moi pour participer. Les cultes en ligne, qui ont remplacé les cultes en présence à cause des circonstances, sont un plus de ce point de vue. Jamais je n’ai été aussi souvent au culte !

 

-          Peux-tu partager un événement/un moment durant lequel tu as vécu quelque chose d’important dans l’église ?

Il n’y a pas de moment qui sorte particulièrement du lot. Mon baptême, que j’avais demandé à l’âge de 8 ans, pourrait en être un mais je n’en ai presque plus aucun souvenir. Maintenant, ma vie d’église est quelque chose de plutôt régulier, avec les grandes fêtes qui reviennent une fois par an, les week-end Bible et Famille locaux ou régionaux et les Car’aimantKiff aussi sur un cycle annuel, les réunions du groupe de jeunes tous les mois, et même toutes les semaines maintenant. Ce sont tous de bons moments, mais je ne me rappelle pas d’une occurrence qui se serait distinguée des autres.

 

-          Peux-tu nous expliquer pourquoi cela a été important pour toi ?

Toutes ces activités ne sont peut-être pas grand-chose, prises séparément, mais elles contribuent chacune à faire de notre église une communauté agréable, où je me sens à l’aise et à ma place.

 

Merci à vous 3!







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