Culte du 15 mai 2022 - Aimer comme - Liturgie Lauriane Cronfalt / Prédication Nicole Roulland-Rupp

 


AEC 168 : Vous bondirez de joie  

Louange
Seigneur,
Nous te louons, nous te bénissons,
Dans ton amour libérateur, tu nous appelles, malgré notre faiblesse, à être tes serviteurs
porteurs de lumière et d’espérance, solidaires de toute l’humanité.

Nous te louons, nous te bénissons,
Tu es venu en serviteur réconcilier tout être humain avec ton Père.
Tu as donné ta vie pour nous rendre notre humanité véritable et notre dignité d’enfants de Dieu.

Nous te louons, nous te bénissons,
Tu suscites l’Eglise ; tu la rassembles pour l’adoration.
Tu l’envoies dans le monde.
Tu lui donnes la force de vivre sa foi et d’en témoigner.

Nous te louons, nous te bénissons,
Pour annoncer l’Evangile, pour servir l’humanité, tu fais de nous les ouvriers de ton Royaume.
Pour construire la communauté, pour aider chacun à prendre part à sa mission,
tu donnes à ton Eglise les serviteurs dont elle a besoin.
Amen

AEC Ps 92 : Oh ! que c’est chose belle
 

Liturgie du Pardon
Seigneur Dieu,
Nous venons à toi avec honnêteté et transparence.
Combien de fois avons-nous préféré être égoïste plutôt que de penser collectif;
Combien de fois avons-nous pensé à notre intérêt personnel plutôt que de penser à l’intérêt du plus grand nombre.
Combien de fois nous sommes nous placés au-dessus des autres plutôt que de valoriser celui qui en a le plus besoin.

Pardonne-nous, Seigneur, d’avoir eu la volonté de faire mieux sans avoir eu la force d’aller jusqu’au bout de notre volonté.
O toi qui nous connais, toi qui nous aimes en dépit de tout, renforce cette volonté.
Et avec ton amour, accorde-nous la force et la joie de mieux aimer et mieux servir.

-(pause) -

“Si notre cœur nous condamne,
Dieu est plus grand que notre cœur, et il discerne tout”
(1 Jean 3/20)

Dieu est plus grand que notre cœur…
Il connaît nos fragilités et nos tentations,
nos peurs et nos hésitations,
nos blessures et nos souffrances.

Il est plus grand que notre cœur.
Il est présent et nous rend fort lorsque nous faiblissons.
Il nous délivre de nos peurs.
Il nous accompagne dans nos épreuves.

Notre Dieu est plus grand que notre cœur.
Il nous relève.
Il nous pardonne.
Il nous envoie. Amen.

-(pause)-

Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Jean 13, 34
Ce commandement nous est donné en ce sens :
L’amour prend patience, l’amour rend service.
Il ne jalouse pas, il ne se vante pas, il ne cherche pas son intérêt.
L’amour ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune mais il trouve sa joie dans la vérité.
Il excuse et il espère tout.

Aimons-nous les uns les autres de ce même amour.

AEC 734 : Marche ne ma présence

LITURGIE DE LA PAROLE
Introduction aux lectures
L’esprit de Dieu fait des choses nouvelles.
Il met des ailes à notre fantaisie et nous donne du cœur à l’ouvrage ; la puissance de Dieu réalise ce qui est impossible : les cœurs de pierre se remettent à battre !
La parole de Dieu donne un sens à la vie ; même lorsque tout paraît sombre, elle nous ouvre l’avenir.
Prière: Dieu vivant, unis-nous dans un même amour et une même louange.
Donne-nous d’aimer ce que tu aimes et d’espérer ce que tu promets.
Dans ce monde à la dérive, affermis-nous en Jésus-Christ : il vit et règne avec toi et le Saint Esprit, un seul Dieu pour toujours.

Lectures
Actes 14, 21-28
21 Après avoir annoncé la bonne nouvelle dans cette ville et fait bon nombre de disciples, ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche ; 22 ils affermissaient les disciples et les encourageaient à demeurer dans la foi, en disant : Il nous faut passer par beaucoup de détresses pour entrer dans le royaume de Dieu.
23 Ils leur désignèrent des anciens dans chaque Eglise et, après avoir prié et jeûné, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient mis leur foi. 24 Ils passèrent ensuite par la Pisidie et arrivèrent en Pamphylie. 25 Après avoir dit la Parole à Pergé, ils descendirent à Attalie. 26 De là ils embarquèrent pour Antioche, où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils avaient accomplie.
27 A leur arrivée, ils rassemblèrent l'Eglise et rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux non-Juifs la porte de la foi. 28 Et ils séjournèrent longtemps avec les disciples.

Jean 13, 31-35
31 Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. 32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui, il le glorifiera aussitôt. 33 Mes enfants, je suis avec vous encore un peu. Vous me chercherez ; et comme j'ai dit aux Juifs : « Là où, moi, je vais, vous, vous ne pouvez pas venir », à vous aussi je le dis maintenant.
34 Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, que vous aussi, vous vous aimiez les uns les autres. 35 Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples.

Cantique 221 - O Seigneur dans mon coeur je t’écoute (entier)

Prédication
Il y a quelques semaines nous avons accueilli durant le culte un couple d’américains qui faisaient une croisière. Une croisière entre Bordeaux et Dublin… je n’ai pas très bien compris comment ils ont atterris à Chambéry puisque ce n’est pas le chemin le plus simple pour aller de Bordeaux à Dublin.
J’ai repensé à ce couple en lisant ce passage des Actes qui nous invite à suivre Paul et Barnabé sur les routes du bassin méditerranéen. Des trajets dans un sens, dans l’autre, par la route, par la mer. Y’a-t-il une réelle logique à tous ces déplacements? On estime que Paul a réalisé 3 voyages sans compter le dernier qui l’a mené jusqu’à Rome, jusqu’à la mort. Oui, ses voyages sont un peu brouillons. Mais ce n’est pas lui qui a établi l’itinéraire…
Dès le début de son ministère, il nous est indiqué le moteur qui le met en mouvement : Nous sommes à Antioche, au milieu de la communauté, avec des prophètes et des maitres : « Pendant qu'ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l'Esprit saint dit : Mettez-moi à part Barnabé et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. » (Actes 13, 2-3). Puis : « Eux donc, envoyés par l'Esprit saint, descendirent à Séleucie, et de là ils embarquèrent pour Chypre. » (Actes 13, 4). C’est donc l’Esprit qui a poussé Paul et Barnabé sur les chemins. L’Esprit a ses raisons que la raison ne connait pas ! Et les raisons de l’Esprit emmènent Paul et Barnabé à faire quelques détours, quelques tours et contours.

Nous les retrouvons donc à Antioche où la communauté se rassemble et où Paul et Barnabé témoignent de leur mission et du fait que des non-juifs ont été au bénéfice de la foi.
En lisant ces quelques versets, on peut avoir l’impression que pour nos 2 missionnaires, il s’agit d’une petite promenade de santé : à chaque étape, une visite à la communauté, des prières, des encouragements, des réjouissances lors des retrouvailles et des bénédictions.
En d’autres termes, une vie merveilleuse pour Paul qui passe de ville en ville pour annoncer la Bonne Nouvelle, qui constate bon nombre de conversions… Oui, on peut imaginer que tout lui réussi. Et que sa petite mise en garde sur les détresses à endurer ne concerne que l’avenir… Mais petit retour en arrière… oh, pas très loin, il suffit de remonter aux versets précédents, les versets 19 et 20 : « 19 Sur ces entrefaites arrivèrent d'Antioche et d'Iconium des Juifs, qui persuadèrent les foules ; ils lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. 20 Mais quand les disciples l'entourèrent, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbé avec Barnabé. »

Donc… avec ce petit rappel, on peut se dire que Paul sait très bien de quoi il parle quand il annonce les détresses qu’il faudra traverser.

Mais dans les faits, malgré les souffrances et les persécutions, le ciel est dégagé car la Bonne Nouvelle est annoncée et des conversions ont lieu… même au milieu des non juifs et c’est pour Paul une source de joie incommensurable!
Tout est remis entre les mains de Dieu, tout se fait dans la prière, dans l’action de grâce, dans la confiance. On organise petit à petit la vie des communautés en désignant des anciens. Bien évidemment tout semble rose au début au sein des communautés. Mais ce sont des communautés humaines qui vont vivre comme elles peuvent avec les charismes et les caractères de chacun… C’est d’ailleurs aujourd’hui encore ce que nous vivons : nos communautés sont humaines, donc imparfaites… et on a beau tout essayer, nous n’arriverons jamais à la perfection.

Nos communautés et plus largement, nos institutions sont humaines, nos religions sont humaines !
Ces derniers temps, j’ai rencontré plusieurs personnes qui, en entendant que j’étais pasteur, m’ont dit : oh moi, les religions, ça ne m’intéresse pas, c’est une saleté qui détériore l’humanité. La religion n’apporte que du mauvais.
Et dans l’absolu, je ne peux pas forcement leur donner tort, sans pour autant leur donner raison.
Au nom de Dieu, les religions ont tué, ont réduit en esclavage des peuples entiers, ont soumis les femmes, ont mis au ban ceux qui ne rentraient pas dans le rang… Oui, au nom de Dieu, les religions n’ont pas fait que du beau.

Parce que le terme de religion a évolué… On part déjà de 2 étymologies possibles venant du latin : soit « relire attentivement », à savoir donc le fait pour le fidèle de relire ses pratiques afin qu’elles soient en cohérence avec les rites, les croyances auxquelles il appuie sa foi. ; soit « relier » et donc le fait pour le fidèle d’être relié à Dieu, d’être relié aux autres ou encore d’être relié à la nature.
On peut dire que la religion ainsi est le vécu profond et sincère du fidèle en lien avec son Dieu… ou ses dieux en fonction des époques et des croyances.

La religion est devenue pouvoir, est devenue institution et donc très humaine, recouvrant alors tous les travers humains : la force, le pouvoir, la puissance, la possession, la domination.
Nous avons pourtant tous en tête des exemples de chrétiens, pour rester dans le christianisme, qui ont agi avec amour, qui ont donné leur vie, toute leur vie pour la cause des plus défavorisés, tout simplement pour le bien, pour le bon avec les moyens et les capacités de leur époque.
Mais le mal fait de l’ombre à tout ce bien. Et considérant les agissements des hommes et des femmes au nom de leur religion et au nom de Dieu, je peux comprendre la très grande réticence de nos contemporains à  leur encontre.

Et c’est très agaçant car après tout… en tant que chrétiens, nous ne sommes pas au service d’une quelconque religion. Non, nous ne sommes pas au service du christianisme, ni même du protestantisme… Nous sommes au service d’un message, d’une bonne nouvelle qui nous a été délivrée par Jésus. Et ce commandement nouveau laissé par Jésus dans l’Evangile de Jean est une partie de ce message : « que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, que vous aussi, vous vous aimiez les uns les autres. » Cette exigence n’est pas nouvelle, on la retrouve déjà dans le Lévitique : « Tu ne te vengeras pas ; tu ne garderas pas de rancune envers les gens de ton peuple ; tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le SEIGNEUR ».
Donc, non, Jésus n’a rien inventé. Cet amour, il est présent dans la tradition juive, ce souhait d’aimer son prochain comme soi-même.

Par contre, ce qui est nouveau c’est l’aune à laquelle il nous faut aimer les autres. Parce qu’aimer dans l’absolu, c’est un peu difficile de se faire une idée… : aimer comme un ami, aimer comme un amoureux? Mais lorsque Jésus précise : « Comme je vous ai aimés », les disciples peuvent presque toucher ce dont parle Jésus, car ils ont expérimenté cet amour, ils savent de quoi il est question. Ils l’ont d’autant plus expérimenté qu’ils viennent de vivre le lavage des pieds : Jésus, leur ami, leur maitre, qui s’abaisse pour laver leurs pieds!
Car il est là l’amour de Jésus pour ses amis, l’amour qu’il nous faut imiter. Non pas forcement dans l’abaissement, mais dans le prendre soin.

Mais rappelons-nous comment Jésus a été avec ses disciples… pas toujours très tendre. Il les a même brusqués.
Rappelez-vous de quelle façon Jésus s’adresse à Pierre lors de l’annonce de sa mort : « Va-t'en, passe derrière moi Satan ! Tu es un obstacle sur ma route, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des êtres humains. ». Satan ! Obstacle !
Pauvre Pierre, bien sûr que ses pensées sont humaines, il ne peut en être autrement… et pourtant il fait des efforts pour essayer de suivre Jésus dans ses pensées.

Parce que aimer, ce n’est pas tout accepter pour ne pas faire de peine. C’est être en capacité de recadrer, de remettre sur le bon chemin, même si ce chemin n’est pas très droit. Nous ne sommes pas obligés d’être aussi brusques que Jésus qui parlait de tout son être, les moindres parcelles du corps étaient concernées par le message et donc l’amour comme les réprimandes étaient à la hauteur de l’importance de tout cela pour lui, pour sa vie, pour sa mort… pour l’humanité.

Dans son commandement nouveau, Jésus ne parle qu’au groupe des disciples, il ne demande un amour réciproque à l’image de son amour pour eux, qu’au sein de ce groupe. Mais même au sein de ce groupe, l’amour n’est pas forcement une évidence. Rappelez-vous de cet épisode lorsque Jacques et Jean demandent à Jésus si, dans la gloire du Christ, ils pourront s’asseoir l’un à droite, l’autre à gauche. La réaction des 10 autres? Ils s’indignent, ils s’agacent. Pas sûre qu’à ce moment là l’amour ait été bien présent.

Si nous rapportons la demande de Jésus à notre groupe à nous, à notre communauté, nous pouvons aussi être agacés par ceci ou par cela. Bien évidemment, c’est normal. Nous pouvons avoir moins d’affinité pour telle ou telle personne, c’est humain. Ce qui est grave c’est quand tout cela en arrive à la haine, à la détestation comme cela peut exister. Pourtant, Jésus nous appelle à cet amour, au sens de prendre soin, d’avoir le souci. Un souci mutuel.
Je l’ai signifié à certains, je l’ai écrit, mais je peux encore le redire ici : j’ai été très touchée par les messages reçus durant mes quelques mois d’arrêt en début d’année. Certains étaient presque évidents… d’autres totalement inattendus.
Un inattendu béni.

Et j’ai vraiment envie de vivre ma vie de foi en accueillant ces inattendus. Quand je dis que je ne peux donner tort à des personnes qui considère très négativement la religion, c’est que le constat est là : entre les luttes de pouvoir même au sein des communautés locales, les egos surdimensionnés, les stratégies politiques au sein des Eglises, ou est le nouveau commandement donné par Jésus? Il n’est ici pas question de prendre soin, mais d’abaisser pour mieux régner, pour être reconnu, pour être celui qu’on écoute, pour mépriser l’autre. Oui, nos institutions peuvent elles aussi avoir un gout amer. Il n’est pas question de les envoyer valser, car elles ont le mérite d’ordonner les choses,  de poser une colonne vertébrale sur laquelle s’appuyer, mais de les investir humainement avec amour, avec foi, avec fidélité au message de l’Evangile.

« Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples. »… il est temps que le monde soit enfin témoin de ce que nous sommes les disciples du Christ ! Amen

Cantique 408 - Ouvre mes yeux Seigneur (entier)


Sainte Cène
AEC 589 (1 et 6) : Le Seigneur nous a aimé
AEC 174 : Magnifique est le Seigneur

Intercession
Seigneur, toi qui nous commandes d’aimer de ton amour, triomphe de tout ce qui nous divise, afin que, nous pardonnant les uns aux autres, nous t’adressions d’un même cœur notre prière.
Toi qui aimes le plus petit d’entre nos frères, nous te prions pour les pauvres, les affligés, les malades et les mourants, les prisonniers, les isolés, les victimes de la guerre, de l’injustice, et pour tous ceux qui souffrent de quelque nom que s'appelle leur souffrance.
Nous te prions pour ceux qui nous sont chers et pour ceux que nous avons du mal à aimer ; nous les nommons dans le secret de nos cœurs. (silence)
Nous te prions pour notre pays et pour toutes les nations, pour les responsables des peuples, afin qu’ils procurent à tous la paix, la justice et la liberté.
Veille sur ton Eglise, fortifie sa foi, son espérance et son amour pour chacun, libère-la de ses compromissions, donne-lui la force de chanter tes louanges, de chercher la fraternité, de combattre pour la justice. Veuille te servir de nous, Seigneur ; nous voici pour accomplir ta volonté.
Ensemble, nous te prions cette prière que tu nous as enseignée :
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Envoi et bénédiction
 

AEC 163 : Je chanterai l’Eternel

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